1. Notice de Madeleine Neyrey
2. L'apport d'Hélène Lubienska de lenval (Martine Gilsoul)
3. L'hommage de pierre Faure
1. Hélène LUBIENSKA DE LENVAL
1895-1972

D'origine polonaise, Hélène Lubienska de Lenval est née à Rome, ville dans laquelle elle passe sa petite enfance, avant de poursuivre ses études secondaires en Pologne. Sa rencontre avec Maria Montessori décide de sa carrière de pédagogue. La parfaite assimilation de sa méthode, dont témoignent les ouvrages et articles parus entre 1933 et 1954, lui permet d'y apporter des développements, tant sur le plan de la psychologie de l'enfant que sur celui de la didactique.
A la suite de Maria Montessori, elle va donc rappeler très souvent que l'enfant est différent de l'adulte. Elle note en particulier sa faculté de concentration qui, à ses yeux, relève de la contemplation. Elle insiste sur l'impérieux besoin d'activité de l'enfant, et souligne que celui-ci a son rythme propre, différent du nôtre.
Chez Maria Montessori, elle avait été séduite par une méthode basée sur le fait que, suivant l’adage, “l’enfant comprend en bougeant”, et que toute activité mentale doit être accompagnée d’une activité musculaire. Elle adopte donc les procédures éducatives que la doctoresse tenait elle-même d’Edouard Séguin : l’éducation musculaire (dont la leçon de silence” et “la marche sur la ligne”) destinée à acquérir la maîtrise de soi: l’éducation sensorielle, à l’aide d’un matériel didactique dont l’emploi est destiné à favoriser les premières démarches de l’intelligence; l’éducation intellectuelle, depuis l’apprentissage de l’écriture, de la lecture et du calcul, jusqu’à l’étude des différentes matières scolaires, au moyen de procédés qui permettent à l’enfant de bouger et d’être actif.
Elle insiste également sur l’importance du milieu éducateur : dans les classes Montessori comme dans les classes Lubienska, l’atmosphère est silencieuse, le travail est individualisé, les enfants corrigent eux-mêmes leurs erreurs; l’attitude de l’adulte, faite de présence discrète, est une condition impérative pour permettre à l’enfant de devenir “libre et responsable”.
Hélène lubienska devait montrer que la méthode Montessori repose sur une anthropologie et une philosophie bien précises. La stricte coordination des activités mentales et musculaires qu’elle implique suppose en effet une conception non dualiste de la personne. Elle souligne également que “la méthode Montessori implique une Métaphysique” et (que) ses procédés conduisent tous au développement de la personnalité”. Elle-même va compléter cette donnée : elle tient en effet à ce que l’on considère l’esprit, non pas comme synonyme de l’intelligence, mais comme “principe de vie spirituelle, étincelle de Dieu”…
Extrait de la notice de Madeleine NEYRET in “Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expression française” (Ed Don Bosco) p 413-414